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Une Visite presidentielle par Michel Rouviere

Ainsi en cinq heures de présence au Liban, ce samedi 7 juin 2008, la classe politique française, menée par son Président de la République, au pas de charge, aura goûtée à l’ambiance de cette France du Levant, entre deux avions. En calculant, avec les deux fuseaux horaires, ils auront passés plus de temps dans la carlingue de l’avion que sur le sol du Liban. De Paris à Beyrouth vous « perdez » une heure sur les trois heures de transport, vous en « gagnez » une sur le retour ; quatre et deux vous avez six heures. Partis à 6 h 15 de Paris, vous arrivez à 10h 15 ; partis de Beyrouth à 15h vous atterrissez à Paris à 17h.

Ils étaient tous là.

Tous ?

Il manquait énormément Carla Bruni, l’épouse du Chef de l’Etat, Marine Le Pen du Front Nationale et Philippe de Villiers du Mouvement Pour la France. L’absence de Carla fut beaucoup remarquée, il y eut même comme une frustration dans cette opération de communication assez spectaculaire.

Dans un premier temps, la secrétaire nationale des Verts, la jolie Cécile Duflot, avait affirmé que son parti n’avait pas été invité. Elle avait jugé cet oubli « étrange et malvenu ». Finalement, le Chef de l’Etat toujours galant, « corrigea l’impair ». Ainsi précipitamment, elle put attraper l’avion. Il y eut une Cécile dans le voyage. Pour Monsieur le Vicomte, qui avait reçu « une invitation de rattrapage », c’était trop tard car il était toujours au fond de sa chère campagne vendéenne.

Pour ne pas adjoindre Madame Marine Le Pen il suffisait d’invoquer « les partis représentés à l’Assemblée Nationale ».

Que faudra-t-il faire de plus pour être « dédiabolisée » ?

Enfin continuons ; que pourra raconter la jeune Cécile Duflot, lors de sont retour au pays natal après un si court séjour ? La magie de l’Orient aura-t-elle eu le temps d‘agir sur son imagination. Quant à la compréhension des problèmes politique libanais c’est une autre histoire. Fort civilement on alla déjeuner au Palais Présidentiel. C’était la première réception officielle du nouveau Président tant attendu. Comment a-t-elle apprécié la cuisine libanaise ? A-t-elle eu droit au taboulé inévitable, avec le homos ? Le vin de Ksara lui a-t-il plu ?

A-t-elle entendu les diverses déclarations ? En effet, le bonheur était aussi que toute la classe politique y était réunie. Tout le monde pouvait y parler avec tout le monde. Les Présidents prononcèrent les discours d’usages. Le style y était troisième république laïque et franc-maçonne, afin de ne fâcher personne. Pourtant, paradoxalement la présence de la France dans l’Orient est surtout une œuvre chrétienne, Catholique même. C’est au travers du dévouement total des vocations religieuses des Prêtres et des Bonnes Sœurs, dans le domaine de l’éducation en particulier, que la présence de la France se pérennise aux travers des vicissitudes du siècle. Notre Président allait-il visiter le Patriarcat Maronite qui est le roc du Liban et de la francophilie et francophonie ?

C’est à une demi heure de voiture !

Non, on n’a pas le temps. Cependant il prit le temps de téléphoner au Patriarche Cardinal Boutros Nasrallah Sfeir. Il n’aura pas aussi le temps de visiter le moindre soldat français servant dans les forces onusiennes ; c’est à une demi-heure en hélicoptère !

Toutefois il trouva l’espace de temps nécessaire afin de recevoir et de réunir les quatorze partis politiques libanais ; personne ne fut oublié. Je ne vous les citerai pas tous cela prendrait trop de place. Ah ! Quel agrément si les prolèmes politiques pouvaient se résoudre autour d’une tasse de café !

Pour Mademoiselle Cécile Duflot, en tant qu’écologiste patentée, je suis sûr que la Résidence des Pins lui a plu par son cadre verdoyant avec ses pelouses et son hippodrome. De plus, quoique de style kitch ottoman je le trouve de bon goût. Cette ancienne résidence du haut commissaire du temps du Mandat, répond à ce que l’on attend comme sorte d’archétype oriental, en allant au Liban.

Le Président entendit une seconde Marseillaise, prononça un second discours devant les Français du Liban dans le même style en donnant de bons points au régime syrien. Il y a des progrès. Encore un petit effort !

Tous les Français ?

Malheureusement non. Je n’y fus pas invité. Fais-je peur par mon « extrémisme » ? Je ne le crois pas. J’aurais dû simplement m’y présenter avec ma carte d’identité. Il n’y avait pas de temps de lancer les cartes d’invitation.

C’est passé si vite !

« Carpe diem » Il faut attraper le moment à la minute près. Cependant il y avait assez de couverture télévisée pour ne pas en perdre, en direct, un mot. Vous pourrez même réécouter le Président à chaque heure dans les nouvelles qui se suivirent. Et cela se renouvela jusqu’au soir au journal local du 20 heures.

Il devait y avoir une conférence de presse à l’aéroport ; elle fut annulée.

Le temps, vous dis-je, le temps !

Voilà ! Il est déjà 15 heures. L’avion arrive. On embarque. On se salue de la main, en promettant de se revoir le plutôt possible. Tout le monde est là ? Même la petite Cécile ? Les portes se ferment et l’appareil va déjà lentement se mettre dans l’axe de la piste de décollage. Le réacteurs rugissent, il part, puis s’envole dans le ciel.

Quelle journée !

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